Profitez bien de ces journées, ce sont les meilleures !


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François Bayrou en a rêvé, Nicolas Sarkozy l’a fait ! Une nouvelle République est née, sans avoir à modifier la Constitution. Ce n’est pas la VIème République, que François Bayrou et Ségolène Royal appelaient de leurs vœux, mais la première République présidentielle et médiatique. Un mode de gouvernance qui induit que chaque comportement, chaque décision, chaque image doit, pour être comprise et emporter l’adhésion, être mise au point dans la forme, soigneusement médiatisé et faire l’objet de sondages. Car, c’est aussi la République des sondages censés exprimer quotidiennement la volonté des Français. L’ouverture du Gouvernement à des hommes considérés comme les plus populaires de France, Bernard Kouchner et Martin Hirsch, avec de surcroît une sensibilité de gauche, témoigne de ce souci permanent de plaire et d’animer la comédie des apparences. La présidentialisation du régime, amorcée avec le passage au quinquennat, est devenue une réalité. La constitution du Cabinet du Président de la République en apportera très vite la confirmation. Présentée comme la meilleure équipe de France, avec un vocabulaire sportif qui n’échappe à personne, le Gouvernement nous a volontairement été présenté dans un état d’euphorie qui était également une rupture par rapport aux pratiques antérieures sans doute trop solennelles. Les sourires, les embrassades, les gestes d’affections lors de la photo officielle, étaient nouveaux. Il faudra s’y habituer. Le peuple le souhaite, les médias amplifient, les acteurs jouent leurs rôles et sacrifient à l’air du temps. Alain Juppé semblait un peu gêné, mais c’est peut être une impression personnelle. Si toutes les réformes sont conduites concomitamment, comme le nouveau Président de la République l’a annoncé au cours du premier Conseil des ministres, le quotidien ne sera pas toujours aussi euphorique.
« Profitez bien de cette journée, c’est la meilleure », m’avait dit un dirigeant du Groupe Paribas, à la sortie d’un conseil d’administration qui venait de me nommer à la présidence d’une de nos principales filiales, en 1986. J’ai souvent pensé à cette réflexion, qui, sur l’instant, m’avait un peu agacé.


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