La Russie et ses enjeux de puissance (suite)


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Sous ce titre, j’écrivais le 11 octobre 2007 que « la Russie est un grand pays qui a été humilié, traumatisé par la perte de sa puissance passée. Elle veut la recouvrer et pour cela se prépare pour le grand marchandage global qui aura lieu dans 10 ou 15 ans. La puissance, c’est d’abord la puissance militaire avec une nouvelle doctrine qui, depuis Beslan, intègre le terrorisme international. Les Russes ont la hantise de l’encerclement par des puissances hostiles : les relations avec l’occident ne sont pas bonnes, le projet de globalisation et d’élargissement de l’OTAN les laisse en infériorité technologique et provoque un raidissement des militaires qui redoutent les pièges qui leurs seraient tendus. Ils se préparent donc aux guerres de demain. Il faut mal connaître la Russie pour ne pas comprendre les provocations de Poutine à la suite du projet d’installation d’intercepteurs antimissiles. Puisque les accords de désarmement ne sont plus respectés et que la course aux armements a repris, les Russes montrent qu’ils ont les moyens de développer, eux aussi, des armes nouvelles. Les lignes rouges ne sont pas loin d’être franchies même si le dialogue, apparemment courtois, continue. Il faut comprendre que les Russes veulent la parité, comme au temps de la guerre froide. Ils ont du mal à admettre que leur pays n’est plus une super puissance et que leur pays n’est plus qu’une puissance régionale.
Un an après ce billet, il faut se rendre à l’évidence. Les Russes profitent, eux aussi, des derniers mois de la campagne électorale américaine et de l’enlisement de la coalition en Afghanistan, pour pousser leurs avantages. Bons joueurs d’échec, ils ont évalué la situation et sont arrivés à la conclusion qu’en agissant de la sorte, les négociations avec la nouvelle Administration américaine débuteront sur de nouvelles bases. Ils poussent donc les feux sur tous les terrains. Vis à vis de l’Union européenne, en déclarant que « l’Europe occidentale n’avait pas sa propre ligne politique dans l’arène internationale ». En reconnaissant, le 26 août, l’indépendance des républiques autoproclamées d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. En n’atténuant pas, loin de là, les menaces qui pèsent sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine, qui, selon Moscou, mène une politique « inamicale » à l’égard de la Russie et ne protègent pas les droits des citoyens russes en Ukraine. En renforçant ses liens avec la Syrie, aussitôt après les entretiens avec le Président Sarkozy. En procédant lundi prochain à des tests de missiles stratégiques au large de Kamtchatka en Extrême-Orient.
Bref, comme je l’écrivais, il y a un an, les Russes se préparent activement pour le grand marchandage global qui devra avoir lieu tôt ou tard.


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