Dans les banlieues, après les mots, les solutions


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Tout a été dit et écrit depuis trois semaines sur les incendiaires de banlieue. Jacques Chirac « diagnostique » une crise d’identité. D’autres une crise morale. Les médecins spécialisés considèrent que ce ne sont pas les parents qui démissionnent, mais tout simplement qu’ils n’y arrivent pas. Il faut donc les aider à rompre le bras de fer permanent et casser la « loi du plus fort . Tout cela est vrai et intelligemment exprimé mais où sont les solutions ? Cette révolte a sauvé le congrès du parti socialiste. C’est déjà çà…..Chez nos voisins, en Allemagne notamment, il y a de nombreuses initiatives locales, communales qui donnent des résultats et permettent au « melting pot » de mieux fonctionner. En France aussi, mais elles ne sont pas suffisamment encouragées. Je vais prendre deux exemples que je connais pour des raisons diverses et personnelles. En 1992, avec des sportifs de haut niveau, directeurs techniques nationaux de leur fédération pour la plupart, j’ai participé à la fondation du Rassemblement par le sport – le RPS – imaginé et présidé par Joël Bouzou, ancien champion du monde de pentathlon moderne. Cette association met en place des programmes d’insertion des jeunes dans des clubs sportifs en finançant une partie du coût de la licence que ces jeunes ne pourraient pas payer. Elle organise régulièrement des opérations « champions dans la rue » et remet chaque année des trophées Valeurs-Sport à des jeunes de banlieue qui, par leur participation et leurs valeurs morales, ont montré l’exemple. Pour dire les choses simplement, l’Etat, les collectivités territoriales et les entreprises, qui devraient encourager ces initiatives qui donnent aux jeunes le sens des règles à respecter, le respect des autres, le goût de l’effort, l’esprit d’équipe, ne le font pas comme il faudrait le faire. Ils « saupoudrent » les subventions sans tenir compte des objectifs et des résultats. Cette association, qui exporte son savoir-faire, pourrait faire beaucoup plus. Ce ne sont pas les bénévoles qui manquent, ce sont les moyens financiers. Autre exemple : En 1999, j’ai remis le prix Vauban au colonel Emmanuel de Richoufftz pour son livre « Pour qui meurt-on ». L’institution militaire – la grande Muette – n’aimait pas beaucoup que des militaires en activité écrivent. Mais, les temps ont changé, sa hiérarchie avait officiellement apprécié alors le choix du jury. Le colonel de Richoufftz, qui a servi sur presque tous les théâtres d’opérations, est aujourd’hui général, adjoint au Gouverneur militaire de Paris. Ce grand soldat, légionnaire, a écrit sur le problème des banlieues un livre intitulé « Encore une guerre de retard ». Son franc-parler n’est pas toujours apprécié. Il ne s’est pas contenté d’écrire, il a pris des initiatives sur le terrain. Il a « mouillé sa chemise » avec le soutien de sa hiérarchie. En a t-il trop fait…au 20 h sur TF1, au journal Le Monde, auquel il a déclaré : « On m’a dit de m’arrêter, je m’arrête. C’est un ordre ». Toujours est-il que ces initiatives vont prendre fin. C’est pourtant dans cette voie que des solutions devront être trouvées.


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