A chacun son France – Brésil !


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Il faisait très chaud hier soir à Paris. A deux heures du matin, il était difficile de trouver le sommeil. Par la fenêtre ouverte, parvenait encore le bruit des pétards et des coups de klaxon des supporters heureux – à en crier – de la victoire de la France sur le Brésil en quart de finale de cette coupe du monde qui rappelle que la mondialisation n’a pas tout nivelé, tout formaté et que les sentiments nationaux n’ont rien perdu de leur vigueur. Les pays de la « vieille Europe », dont les néoconservateurs américains se sont tant moqués lors du déclenchement de la guerre en Irak, sont en train de donner au monde une leçon de détermination, d’organisation et de motivation qui devrait troubler quelques certitudes de l’autre coté de l’Atlantique. Le président Chirac ne s’y est pas trompé ; il a flairé le « bon coup » et mis en bonne place dans son agenda le temps passé à supporter la « vieille » équipe de France à laquelle il lierait bien son sort. Une rencontre France – Brésil en coupe du monde ne laisse jamais insensible. Nombreux sont ceux qui se souviennent de ce qu’ils ont fait ce jour là.
Le 24 juin 1958, j’avais prévu de « voir » à la radio, comme on disait à l’époque, la demi-finale qui se déroulait à Stockholm quand l’entraîneur de l’équipe de rugby de Cahors – André Melet – et le demi de mêlée – Roland Lavaud m’ont embarqué dans leur 4 CV Renault pour aller voir le match à la télévision chez le père Nadal à Mercues, à quelques kilomètres de Cahors. On ne recevait pas la télé à Cahors, il fallait être en haut d’une des collines environnantes pour la capter tant bien que mal. La France avait sombré, après la fracture de la jambe du demi-centre Jonquet qui, à l’époque, ne pouvait être remplacé. Les Kopa, Fontaine, Piantoni, malgré leurs exploits et les deux buts marqués n’avaient pu endiguer la fougue et le talent d’un jeune brésilien de 17 ans nommé Pelé qui avait marqué trois buts à la France. Cette défaite a pris le caractère d’une victoire dans le souvenir des Français qui ont attendu plus de vingt ans avant que la génération Platini soit capable de prendre le dessus sur la meilleure équipe de monde.
Le 21 juin 1986, il faisait aussi chaud qu’aujourd’hui. A vingt heures, quand Michel Drücker, notre voisin dans l’immeuble où nous habitions avenue Bosquet, a commencé le commentaire du match qui se déroulait au Mexique, à Guadalajara, il a été interrompu par un flash d’information. Le Mystère 20 du GLAM, dans lequel Michel Roussin, chef de Cabinet du Premier Ministre, Jacques Chirac, ramenait de Damas via Chypre, les otages de France 2, Philippe Rochot et Georges Hansen que la France attendait depuis plusieurs mois, venait d’arriver à Villacoublay. Dans son livre : « Le gendarme de Chirac », Michel raconte les conditions dans lesquelles il a ramené les otages au moment où commençait le match France Brésil. Ce 21 juin 1986 fut donc un jour de fête pour la France. Non seulement la France a gagné un des plus beaux matches de foot de son histoire, non seulement les otages sont libérés, mais c’était la fête de la musique et le jour des résultats du bac. Nous avions plusieurs raisons d’être heureux. Après la victoire héroïque de l’équipe de France, nous sommes allés prendre l’air. Les Parisiens étaient fous de joie. Je me souviens qu’il y avait des orchestres amateurs à tous les coins de rue. Quel beau souvenir !
Le 12 juillet 1998, le jour où la gloire est arrivée. L’équipe de France a plongé le pays dans le bonheur. Nous avons regardé le match avec notre fils qui était déjà malade. J’avais assisté avec lui, quatre jours avant, à la demi-finale France – Croatie au Stade de France et au concert donné par les 3 ténors sur le Champs de Mars. Mon ami le général d’armée Raymond Germanos, qui venait de prendre ses fonctions de directeur de l’Ecole militaire, nous avait invités dans son bureau à regarder et écouter Placido Domingo, Luciano Pavarotti et José Carreras. Le salon des Maréchaux est un des plus beaux bureaux de la Capitale avec une vue magnifique sur le Champs de Mars.
Enfin, c’est avec notre petit-fils Guillaume, qui vient d’avoir deux ans, que nous avons regardé hier soir la très convaincante victoire de la France sur le Brésil. Une magnifique soirée qui sera, elle aussi, inoubliable. A chacun son France – Brésil, créateur de bonheur.


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