Le 44e Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 a débuté le 31 août.


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Le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 a débuté le 31 août avec Le secret des Kennedy de John Curran. Il se terminera le 9 septembre avec Opération Finale, le film de Chris Weitz.

Affiche du 44e Festival du cinéma américain de Deauville

Le jury de cette 44e édition est présidé par Sandrine Kiberlain entourée de Sabine Azéma, Leïla Bekhti, Stéphane Brizé, Alex Beaupain, Sara Giraudeau, Xavier Legrand, Pierre Salvadori et Leïla Slimani. 14 films sont en compétition. La plupart de ces films traite de sujets d’une grande violence. C’est la période que nous traversons qui veut cela, notamment dans le cinéma américain. Il en était de même l’année dernière. « The Rider », le film de Chloé Zhao avait emporté la palme. Ce film montrait la vie des cow-boys tatoués, meurtris, durs au mal.

Heureusement que le Festival débute sous le soleil d’un été exceptionnel à Deauville, car ces films ne donnent pas le moral pour la rentrée ! Autant le dire clairement, l’Amérique de Trump n’est pas particulièrement gaie !

Mon choix se porte donc cette année plutôt sur des Premières que sur des films en compétition. Ces films ne sont pourtant pas des comédies !

J’ai vu « Le secret des Kennedy » (ChappaQuiddick), le film du réalisateur John Curran avec notamment Jason Clarke, Kate Mara et Bruce Dern, présenté en ouverture du Festival.

Je ne sais pas si les Américains avaient oublié ce qui s’était passé le 18 juillet 1969 sur l’île de Chappaquiddick dans l’État du Massachusetts, mais je suis à peu près certain que l’image de la famille Kennedy dans la mémoire collective des Américains, va en prendre un sérieux coup ! La jeune et jolie Mary Jo Kopechne, directrice de campagne du sénateur Ted Kennedy, était morte noyée dans des circonstances assez troubles. Ted Kennedy, qui avait un peu trop bu, avait perdu le contrôle de sa voiture sur le pont Dike qui permet d’accéder à l’île de Chappaquiddick dans l’État du Massachusetts.

Dans mon souvenir, la rumeur avait, à l’époque, colporté que Mary Jo Kopechne était la maîtresse du Sénateur. Le film n’en fait pas état. En revanche, je n’avais pas gardé le souvenir des jours sombres, pour ne pas dire sordides, qui ont suivi l’accident. Les implications politiques, qui l’emportent sur la morale, le rôle de l’entourage du Sénateur, l’influence de la plus célèbre famille des États-Unis, le manque de courage et la fragilité de Ted Kennedy, qui, à l’évidence, a laissé mourir Mary Jo Kopechne, sans appeler des secours, sans prévenir la police.

Le film raconte les sept jours qui ont suivi l’accident de voiture qui a causé la mort de l’ancienne directrice de campagne de Robert Kennedy pendant qu’un Américain fait un premier pas sur la Lune. Ce fait divers serait tristement banal s’il ne s’agissait pas du fils cadet de la famille Kennedy, futur candidat à l’élection présidentielle américaine et de la malédiction qui touche cette famille.

Jason Clarke, l’acteur australien qui incarne, avec assez de talent, le personnage de Ted Kennedy, recommande de ne pas juger le Sénateur : « Si vous devez juger Ted Kennedy, jugez-vous vous-même avant ». Il est sans doute conscient des dégâts que le film peut produire dans l’opinion publique américaine. Il parvient incontestablement à exprimer l’absence d’ambition présidentielle du cadet de la famille, une famille rongée par la soif de pouvoir que le père, quasi grabataire, exprime encore.

Projeté à Deauville hors compétition, le film, à mon avis, ne restera pas dans les mémoires. Il ne sortira d’ailleurs probablement pas dans les salles en France mais uniquement en VOD ou payTV. Les Américains nous ont habitués à mieux dans ce domaine.


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