Pauvre Europe, pauvre France.


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Elles en ont vu bien d’autres, mais tout de même. Moquées, caricaturées, critiquées, par la presse internationale, mais aussi nationale, l’Europe et la France inquiètent en cette fin d’année. Dans quelques jours, le 22 janvier, la France et l’Allemagne célébreront le cinquantenaire du traité de Traité de coopération franco-allemand, dit traité de l’Élysée. Journalistes et commentateurs affirment que les relations entre ces deux pays n’ont jamais été aussi tendues depuis 1963. Les dirigeants politiques allemands et français, ne manquent aucune occasion de dire que les relations sont beaucoup moins mauvaises qu’on ne le dit. Où est la vérité ? Entre les deux probablement. Il est évident que l’Allemagne, après des décennies de souveraineté limitée, est devenue un Etat souverain ; l’amitié entre les deux peuples n’est plus obligatoire. En période de crise économique, le nationalisme se renforce, le protectionnisme aussi. Les citoyens les plus exposée à la crise, cherchent des responsables et les trouvent au-delà des frontières.  Les extrêmes exploitent, avec un certain succès, cette tendance populiste.  L’Etat-nation n’est pas sans danger. Ce qui se passe en Catalogne et en Flandre est inquiétant. Imaginer un instant que la souveraineté régionale va permettre de résoudre les problèmes est purement et simplement une illusion.   Un peu partout en Europe des voix s’élèvent, au contraire, pour que la crise soit le moment de faire un saut fédéral. L’Allemagne aurait alors le devoir d’accepter plus de solidarité et la France de partager sa souveraineté.

Le Traité de l’Elysée

Ironie de l’histoire, le  1er janvier, sera célébré, si l’on peut dire, le quarantième anniversaire de l’adhésion du Royaume-Uni aux institutions européennes.   Le premier janvier 1973, 67 % des Britanniques avaient en effet adhéré par référendum à cette décision. Quarante ans après, le Royaume-Uni pourrait bien se diriger vers la sortie. Il est hautement probable que David Cameron ne pourra faire autrement que de promettre aux Britanniques d’organiser, le moment venu, un référendum sur l’Europe. C’est une décision grave, lourde de conséquences. Jacques Delors, l’ancien président de la Commission européenne, visiblement agacé, vient de dire tout haut ce que de nombreux européens pensent tout bas. Si les Britanniques n’ont à l’égard de l’Europe aucun affectio societatis, s’ils ne prennent en compte en permanence que leurs seuls intérêts économiques, alors il faut leur « proposer une autre forme de partenariat ».  Seulement voilà, ce n’est pas si simple, si la Grande Bretagne supporte mal les directives européennes, elle tient à continuer à exporter vers la zone euro, sans restrictions douanières. C’est toujours le beurre et l’argent du beurre…dont bénéficient les Britanniques depuis longtemps déjà. Les milieux d’affaires britanniques ne s’y trompent pas. La City est inquiète. Les derniers  sondages, révèlent qu’une légère majorité de Britanniques souhaiteraient sortir de l’UE. Rien n’est joué, rien n’est simple. Pauvre Europe.

Signature du Traité de l’Elysée en 1963

Si l’euro semble tiré d’affaire, en cette fin d’année, faute d’une croissance suffisante, la récession menace dans les pays les plus fragiles et l’Allemagne se prépare à une année 2013 difficile. Compter sur une croissance suffisante dans le reste du monde, et notamment aux Etats-Unis, confrontés au risque de « mur budgétaire, pourrait être une illusion en 2013. La France, bien que qualifiée de « bombe à retardement » par  l’hebdomadaire britannique « The Economist », est assez solide économiquement et financièrement. Le taux auquel elle emprunte en témoigne, pour l’instant.  Si le décrochage de la France est un problème, notre pays est capable de relever le défi. Il n’y a aucune fatalité. Nous avons de atouts dans l’énergie, l’industrie bancaire, la démographie, la défense, qui peuvent se révéler déterminants. Il n’en reste pas moins que le doute s’installe. Les experts sont perplexes et s’interrogent : « Que se passe-t-il en France ? François Hollande, considéré pourtant comme « pragmatique et raisonnable », entretient l’ambiguïté, pour ne pas dire le mystère sur la capacité de la France à restaurer sa compétitivité et à accomplir rapidement les réformes nécessaires.  De l’avis général, les hausses d’impôts sans une réduction significative des dépenses publiques, ne suffiront pas.

Pauvre, la France, ne l’est pas. Le patrimoine des Français, composé en grande partie de biens immobiliers, a doublé en dix ans. Il s’élève d’après l’INSEE à 10 000 milliards d’euros l’équivalent de 5 années de PIB de la France. Ce patrimoine est composé pour 7 463 milliards d’euros (fin 2010) de biens immobiliers. L’enquête montre aussi que le patrimoine est plus inégalement réparti que les revenus. En 2004, les ménages les plus riches en patrimoine (10%) en détenaient 48% et les 5% les plus riches 35%). Les ménages les moins riches (50%) n’en détiennent que 8%. C’est dire si les inégalités sont importantes. 22% des ménages seulement, dans la moitié des Français les moins riches, sont propriétaires de leur logement, alors que les ménages les plus riches sont pratiquement tous propriétaires de leur logement. La France vit dans une période historique de très grande prospérité patrimoniale. Il faut remonter un siècle en arrière pour trouver un tel rapport entre les revenus et le patrimoine ». Ceci expliquant cela, une grande majorité de Français supporte très mal toute majoration d’impôts sur le capital.

Allons, le pire n’est pas certain.

Bonne année 2013 !

 


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