L’Union pour la Méditerranée, suite


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Le 13 juillet, c’est demain. L’Ambassadeur Alain Le Roy, chef de la mission Union pour la Méditerranée, que nous avons rencontré il y a quelques semaines se dépense sans compter pour que ce Sommet, qui se tiendra au Grand Palais, soit une réussite. Tous les acteurs de ce grand projet savent que tout se jouera dans la capacité à lancer les premiers projets dans les six premiers mois. Le compromis de Hanovre est certes moins ambitieux que le projet de Nicolas Sarkozy, mais ce compromis était inévitable. La Commission européenne craignait d’être dépossédée de ses prérogatives dans ce domaine ; l’Allemagne craignait une scission de l’Europe sur ce sujet ; c’est, de l’avis général, le 13 juillet que pourra être évalué le succès, ou l’échec, de ce projet auquel le Président de la République, qui n’en a pas parlé le 24 avril, lors de son entretien avec des journalistes, tient particulièrement.
Dès les premiers jours de la présidence française de l’Union européenne, la capacité de Nicolas Sarkozy à rassembler l’Europe sur un projet ambitieux, sera jugée à l’aune de la présence au plus haut niveau de tous les acteurs, de leur attitude, de leur détermination à suivre le Président dans cette direction. La brillante et dynamique Emma Bonino, Ministre du commerce extérieur et de la politique européenne du gouvernement de Romano Prodi, disait le 30 mars au Forum de Paris, « Soyons concrets ! Nous devons concentrer nos efforts sur des projets spécifiques, ambitieux, à grande valeur ajoutée. Que ce soit l’eau, ou l’énergie, ou l’élevage de fourmis, de grâce, faisons quelque chose, et parlons-en après. » Les projets ne manquent pas, mais là encore il ne faut pas chercher à tout entreprendre en même temps, alors que les financements seront nécessairement limités. Gouverner, c’est choisir, il faudra donc faire les bons choix sans oublier que c’est la coopération et le commerce Sud-Sud qui fait défaut et qui doit connaître un nouvel essor. Or, il faut avoir présent à l’esprit en permanence qu’aucun ensemble non démocratique n’a jamais marché. Jean Pierre Jouyet le sait, lui qui a tant plaidé pour que le projet s’articule bien avec la solidarité européenne. Il craint encore que le projet soit dénaturé par ceux qui ont peur que le volume de financement consacré à ce projet le soit au détriment de leurs intérêts particuliers.
Jacques Attali, dans son exercice favori de futurologie, a lancé l’idée de taxer le transit en Méditerranée ! Puisqu’il faudra trouver des financements importants et pérennes, puisque le transit des bateaux en Méditerranée représente le quart du transit pétrolier mondial et le tiers du trafic commercial mondial et que ce trafic va quadrupler dans les vingt prochaines années, cette ressource présenterait l’avantage de fédérer les pays riverains et de les rendre moins dépendants des pays du Nord de l’Europe qui se sentent moins concernés par l’avenir de la Méditerranée. Au demeurant, ils ont tort car l’évolution démographique qui s’inverse entre le Nord et le Sud, et l’écart de PIB de l’ordre de 1 à 10, qui alimente l’implantation d’El Quaida dans le Maghreb, sont des enjeux et des menaces qui concernent tous les membres de l’Union européenne.
Le Président de la République poursuit sa tournée des pays riverains. Il a remis, avec détermination et courage, la Méditerranée au cœur des préoccupations européennes. Il sera lundi en Tunisie. Il faut souhaiter qu’il réussisse et qu’aucun chef d’Etat ne manque à l’appel, le 13 juillet.


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