« Lénine relève-toi, ils sont devenus fous »


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Un vent de Sibérie souffle sur la BohèmeLes femmes sont en colère aux portes des moulinsDes bords de la Volga au delta du NiémenLe temps s’est écoulé il a passé pour rienPuisqu’aucun dieu du ciel ne s’intéresse à nousLénine relève-toi, ils sont devenus fous

« Vladimir Ilitch », la chanson de Michel Sardou, sur les paroles de Pierre Delanoe, résonne étrangement dans la période actuelle.

« Mais où trouver aujourd’hui, un Robert Schuman, le fondateur de l’Union Européenne ? » s’était écrié, le 2 mars 2016, le pape François. La Fondation Robert Schuman, que préside l’excellent Jean-Dominique Giuliani, l’Institut catholique de Paris, l’Institut des droits de l’Homme des avocats européens (IDHAO) et l’Institut des droits de l’Homme du Barreau de Paris (IDHBP) ont organisé le 9 novembre 2022 une conférence remarquable sur « Robert Schuman, père de l’Europe, Homme d’État, homme de foi« .

Robert-Schuman-a-gauche-Photo-AFP.

Les Hommes d’État, dignes de ce nom, sont rares ; tout au plus quelques-uns par siècle. Depuis le début du XXIe siècle, aucun n’est apparu ! Le Pape a raison. Une période sans Hommes d’État comme l’étaient De Gaulle, Pierre Mendes France, Winston Churchill, Robert Schuman, Konrad Adenauer, mais aussi Alcide De Gasperi, Paul-Henri Spaak, est une époque dangereuse. Cinq ans après la capitulation sans conditions de l’Allemagne, Robert Schuman, au nom de la France, avait, avec sa Déclaration du 9 mai 1950, proposé la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et permit ainsi la réconciliation franco-allemande. Ce fut le premier acte de la construction européenne. Cet acte fut décisif. Plusieurs fois ministre des Affaires étrangères et président du Conseil, Robert Schuman, humble, modeste, sincère et généreux, des qualités qui semblent avoir disparu, a été reconnu « vénérable », le 19 juin 2021, par le pape François, qui a approuvé le décret de la Congrégation des causes des saints reconnaissant ses  « vertus héroïques » et « un don de soi complet au service du bien commun ». Ce décret ouvre la voie à la possible béatification puis éventuellement à la reconnaissance de sa sainteté. Ce qui est exceptionnel pour un homme politique.

« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ». Avec ces quelques mots, cette vision, Robert Schuman est entré dans l’Histoire.

Dans le moment si particulier que nous vivons, où un certain nombre de dirigeants politiques, dans le monde entier, se disputent le titre de champion du monde du mensonge, où, ce qui était jadis considéré comme des défauts rédhibitoires quand on avait la charge de gérer le bien commun, est toléré, pardonné, dans un temps où règne, plus que jamais, le culte de la personnalité, la mise en scène, l’excès de communication, il est permis de s’interroger. Faut-il que le politique soit tombée bien bas !

Donald Trump, pour le citer en exemple, avait coutume de dire : « Si je tuais quelqu’un sur la Ve Avenue, il ne viendrait à l’idée de personne de me le reprocher. Je ne perdrais pas une voix aux élections ». L’amoral qu’il est, se moque aujourd’hui de son futur rival Républicain Ron DeSantis, en le surnommant « DeSanctimonious (le moralisateur”) », ce qui fait rire ses supporters.

La morale, n’est plus tendance !

Quand, de plus en plus de Français arrêtent de s’informer, énervés, qu’ils sont, par ce qu’ils entendent, voient ou lisent dans les médias et réseaux sociaux, un signal d’alerte s’allume. Une étude récente de la Fondation Jean-Jaurès a révélé que 53 % des Français déclarent souffrir de « fatigue informationnelle », au point de désactiver les notifications de leur smartphone et de s’abstenir de regarder les chaînes d’info en continu qui, après la pandémie de Covid-19, les conséquences de la crise climatique, dissertent à longueur de journée sur la guerre en Ukraine, commentée heure par heure par des experts plus ou moins sérieux, plus ou moins objectifs, souvent catastrophistes et d’une compétence très inégale. Les Français interrogés ont constaté que leur humeur en est affectée et que se tenir au courant ne sert à rien ! L’inflation de paroles verbales, s’accompagne d’une dévaluation des informations. L’enquête de la Fondation Jamborees montre que la fatigue informationnelle se double souvent d’une fatigue démocratique : 40 % des sondés se disent d’accord avec la proposition selon laquelle les sujets politiques « sont des choses trop compliquées et qu’il faut être un spécialiste pour les comprendre »

Selon la Fondation Jean Jaurès, les hyperinformés, dont je fais partie, ne représentent que 11 %, ce qui est rassurant. Ils sont plutôt âgés et masculins, souvent retraités et issus d’un milieu privilégié, ils se distinguent par une pratique très dense de l’information, notamment en ce qui concerne la politique. Malgré leur grand intérêt pour l’actualité, ils ne disent pas souffrir de fatigue informationnelle. Je lis le journal Le Monde depuis 1954, j’ai un besoin d’être informé qui peut être assimilé à une drogue, l’actualité ne me déprime pas, mais je dois reconnaître que la période est dense ! C’est du brutal !

« Lénine relève-toi, ils sont devenus fous ».

Demain, ou après-demain, j’évoquerai quelques situations « dans l’air de temps » !


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