"Global Europe: full employment Europe"


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Le NON au référendum a au moins eu pour effet d’accélérer (ou de provoquer) une clarification de l’idée que les anciens et nouveaux membres de l’UE se font de l’Europe. Gordon Brown, le chancelier de l’Echiquier, futur Premier Ministre britannique, vient de produire un texte intéressant sous ce titre qui, sans s’embarrasser de considérations inutiles, aboutit à nier purement et simplement la nécessité d’une Europe politique. A la veille du Conseil européen, ce document démontre le fossé qui sépare la Grande-Bretagne, et ses alliés, de la conception que les signataire du Traité de Rome avaient de l’Europe. Il considère qu’il ne faut pas craindre la mondialisation, qu’elle n’est nullement un nivellement par le bas mais au contraire une dynamique de compétition vers le haut. Cette thèse, bien que discutable, vaut la peine d’être entendue surtout quant elle émane d’un « socialiste » britannique. C’est la thèse du grand marché ouvert sur le monde ; c’est l’idée que les américains se font de l’Europe. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils défendent l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Ils n’ont que faire d’une Europe politique dont ils ne veulent pas. M.Brown va plus loin ; il considère qu’il ne doit exister que la contrainte globale et les politiques nationales, et que le niveau intermédiaire qu’est l’Europe est superflu. Le chancelier de l’Echiquier voit, dans cette conception sauvage et de compétition acharnée, la Grande-Bretagne sortir vainqueur, imposer son modèle à l’Europe et y exercer son hégémonie. Rien que çà ! Zaki Laïdi, dans le Monde du 27 octobre, prête à Gordon Brown cette réponse à la question : A quoi sert l’Europe face à la mondialisation ?: « A rien, puisqu’elle est bien trop grande pour faire face à des problèmes locaux, et bien trop petite pour affronter des enjeux mondiaux ». L’Ambassadeur de Pologne en France, me disait la semaine dernière, dans le cadre d’EUROdéfense que les polonais, qui viennent d’adhérer sur une certaine idée de l’Europe, ne comprennent pas cette crise et ce débat sur une autre conception de l’Europe. Qui, en face de Gordon Brown, va être crédible pour défendre une thèse alternative.


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