“Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine ». (Albert Einstein)


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Le célèbre physicien avait ajouté : « Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.”

Depuis le lancement, le 25 décembre 2021, du télescope James-Webb, nous étions impatients de voir les origines de l’univers en photo, tant ce télescope promet des avancées majeures dans l’étude des origines de l’univers.

Le lundi 11 juillet, le président américain Joe Biden a dévoilé la première image du télescope James-Webb, JWST (son acronyme anglais), construit par la NASA, l’Agence spatiale européenne (ESA) et leur homologue canadien (ASC). « Un jour historique », pour Joe Biden.

Cette première photo que nous offrent le télescope et son miroir géant de 6,5 mètres de diamètre, lancé en décembre 2021 par une fusée Ariane 5, installé à 1,5 million de kilomètres de la Terre est, en effet, une victoire de la science. Capable de remonter le temps, le télescope nous livre des images qui ont mis plus de 13 milliards d’années à nous parvenir. En arrière-plan, des sources lumineuses datent probablement du début de l’Univers. C’est troublant, émouvant.

Quel progrès depuis Hubble ! Le JWST voit des galaxies qu’Hubble ne pouvait pas voir. C’est ainsi que nous découvrons deux nébuleuses, une exoplanète et un groupe de galaxies. Les spécialistes voient notamment la nébuleuse de la Carène, la plus grande de notre galaxie, à 7 600 années-lumière de la Terre avec sa myriade d’étoiles. Les astrophysiciens sont émus aux larmes. Ils espèrent découvrir de l’eau, du méthane, de l’ammoniac, du monoxyde de carbone et peut-être des signes de « vie ». Ils assistent également à la collision cataclysmique de quatre galaxies, en train de fusionner, qu’Hubble n’avait permis que de supposer.

Depuis que dans les années 1920, des astronomes américains ont observé que dans le ciel, les étoiles s’éloignaient de nous, et que leur vitesse d’éloignement était d’autant plus grande qu’ils étaient éloignés, nous en avons déduit que l’univers est en expansion. Les astronomes ne disposent de moyens permettant de mesurer les distances que depuis le début du XXe siècle. La question, alors, se posait de savoir si ce que nous voyons dans le ciel appartenait à notre galaxie ou s’il existait d’autres galaxies séparées de la nôtre. La capacité de mesure des distances permit à l’astronome américain Edwin Hubble de conclure à l’expansion de l’univers. On sait aujourd’hui que si l’on remonte le temps, l’univers se contracte, sa densité augmente. Jusqu’au Big-Bang !

Bref, JWST est une contribution capitale à l’histoire de l’Univers et de ses origines jusqu’à notre Système solaire. Voir l’univers tel qu’il était peu de temps après le Big Bang, est une avancée considérable, mais ce qui est encore à observer, à photographier, est probablement infini.

Dans le même temps, l’actualité donne raison à Renan, qui, avant Albert Einstein, avait écrit : « La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini. » (Ernest Renan/Dialogues et fragments philosophiques)

La guerre, « cette incapacité de la politique à contenir l’accroissement réciproque, c’est-à-dire mimétique de la violence » selon Carl von Clausewitz, est sans doute la bêtise humaine par excellence.

Ce qui se passe en Ukraine en est l’illustration. Cette « opération spéciale » n’a aucun sens. Au nom de quoi le pays le plus vaste du monde aurait-il besoin d’espace vital ? L’invasion d’un pays souverain est une infraction au droit international. Les moyens militaires mis en œuvre, les destructions, estimées déjà à 1200 milliards d’euros, les morts et blessés, les drames humains, les déplacements de populations, les silos pleins d’orge, colza, blé, soja, tournesol et maïs, les champs de blé brûlés – qui appartiennent à des oligarques ou des investisseurs nationaux et internationaux, pendant que des peuples vont mourir de faim, sont des crimes contre l’intelligence. La perspective d’une guerre longue, d’un « conflit gelé » comparable à celui du 38e parallèle en Corée, qui dure depuis 1953, succédant à une pandémie historique, peut plonger le monde dans une grave crise économique mondiale. « Les nations ne meurent pas, mais elles peuvent se suicider » disait le général de Gaulle.

Je ne peux pas croire que cette montée aux extrêmes irresponsable, dépassant le problème ukrainien et qui ne profiterait à personne, ne pourra pas trouver une issue par la négociation. L’imbrication de l’économie mondiale est telle que si certaines restrictions sont supportables pendant une courte durée, d’autres ne seront pas longtemps supportées par les opinions publiques.

Le patron de JP Morgan prévient que si les nuages continuent à s’accumuler, nous allons être confrontés à un ouragan !

Le pire n’est pas certain, il faut croire à un sursaut d’intelligence des Grands de ce monde !

En attendant, il faut se rendre à l’évidence. Des bêtises, des erreurs stratégiques, l’Occident en a commis. Les Allemands, notamment, peu sensibles à leur autonomie stratégique, à leur indépendance énergétique, ont été d’une naïveté coupable dont ils vont devoir payer le prix.

BASF, le géant allemand de la chimie, principal bénéficiaire des accords énergétiques entre l’Allemagne et la Russie consomme 10 % de la consommation de gaz de toute l’industrie allemande, 3,7 % de la consommation globale allemande et 7,8 % de la consommation française. L’entreprise est prise au piège.

Le chancelier Gerhard Schröder, partisan de « l’imbrication économique de l’Europe et de la Russie », porte une lourde responsabilité dans cette situation. En 2005, la société Nord Stream avait été créée. Angela Merkel a poursuivi la même politique énergétique vis-à-vis de la Russie. Elle n’a pas anticipé la guerre énergétique que Poutine pourrait mener contre son pays et l’Occident.

Le devoir des gouvernants est d’envisager le pire. Pourquoi les Allemands ne l’ont jamais pris en compte ?

Pourquoi les Européens, dans leur ensemble, ont-ils été aussi “naïfs” ? Comment ont-ils pu défendre aussi mal leurs intérêts, leur indépendance, leur souveraineté ? Par bêtise ou par excès de confiance dans la « fin de l’histoire », le multilatéralisme, l’hyperpuissance américaine, la paix éternelle en Europe ?

Comment ne pas s’interroger sur les limites de la bêtise humaine, quand on prend connaissance des travaux de la commission d’enquête parlementaire qui se penche sur les liens entre l’entourage de Donald Trump et des groupes d’extrême droite. Un tweet de Donald Trump, envoyé à 1 h 42 du matin, le 19 décembre 2020, donne une certaine idée de l’infini. Donald Trump y affirme qu’il était « statistiquement impossible d’avoir perdu l’élection 2 020 ». Il informe ses partisans dans ce message : « Grande manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera dingue ! »

Ce tweet a été le feu vert donné à ses troupes pour entraver la passation de pouvoir et la certification de l’élection présidentielle au Congrès, alors que les tribunaux avaient rejeté 60 des 61 plaintes déposées par l’équipe de Trump pour des fraudes imaginaires. Reconnaître sa défaite, été impossible ! Pourtant, quelques heures avant ce tweet, une réunion qualifiée de – « déjantée », par un témoin – a eu lieu dans le bureau Ovale, le 18 décembre 2020. Elle a duré six heures, ponctuée de hurlements, d’insultes et de menaces physiques, en présence de Rudy Giuliani, avocat du président, l’ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, l’avocate conspirationniste Sidney Powell, ainsi que Patrick Byrne. Sur la table, un projet de décret présidentiel qui prévoyait la saisie par l’armée des machines à voter dans les États contestés. La nuit où tout aurait pu basculer, où la bêtise aurait pu tuer la démocratie américaine, le conseiller juridique de la Maison Blanche, Pat Cipollone, accompagné de son collègue Eric Herschmann ont tenté de dire le droit. Ils ont été traités de « mauviettes ». Michaël Flynn a tenté de démontrer qu’un complot international parti du Venezuela avait été monté pour pirater les machines et que les juges qui avaient rejeté les plaintes étaient corrompus.

Pat Cipollone a accepté de témoigner devant la commission, le 8 juillet. Donald Trump, au bout de la nuit, n’a pas validé le projet de décret, mais son tweet a « électrisé et galvanisé » ses partisans les plus radicaux. Les faits rapportés devant la Commission sont accablants. Trois chambres d’hôtel avaient été réservées près du centre de Washington. Elles devaient servir de caches pour trois équipes de miliciens armés, prêts à franchir la rivière Potomac, le 6 janvier 2021. La préméditation de l’assaut sur le Capitole semble avérée. La bêtise aussi !

Que dire de ce qui se passe en Afghanistan, près d’un an après la prise de pouvoir des talibans.

Dans sa « Lettre de Moscou », Benoît Vitkine raconte dans Le Monde, le rôle des astrologues et médiums dans la propagande et le quotidien de la société russe qui est indifférente à la politique, à la chose publique, Sur les plateaux des télévisions d’État, ils expliquent « l’opération spéciale » en Ukraine par le paranormal, le surnaturel, faute de pouvoir justifier l’injustifiable. Une voyante n’avait-elle pas prévu, à quelques jours près, le déclenchement de « l’opération spéciale ». Les ennemis de la Russie sont assimilés à l’antéchrist. Tous les soirs sur les plateaux de la télévision d’État, les échanges donnent une idée de ce que peut être la bêtise à l’état chimiquement pur !

En France, nous ne sommes pas en reste. Depuis les élections législatives, les députés de la NUPES rivalisent d’imagination pour apporter leur contribution à un concours quotidien de bêtises dans une ambiance qui se voudrait révolutionnaire, mais qui ressemble plutôt à une cour d’école quand ce n’est pas au virage d’Auteuil du Parc des Princes ; ce qui se fait de mieux dans le genre ! La NUPES n’a pas le monopole. Lors de la mise en minorité du gouvernement sur un texte relatif à la veille sanitaire, le groupe du Rassemblement national, qui exigeait depuis deux ans la fermeture des frontières face à chaque nouveau variant, a voté dans la joie et les applaudissements, contre la possibilité de fermer les frontières en cas d’arrivée de nouveau variant. Trop fort !

Combien de temps les Français qui ont voté pour eux supporteront-ils ces postures qui ne feront que compliquer un peu plus leur vie ?

Mathilde Panot, présidente du groupe NUPES a-t-elle conscience de ce qu’elle écrit quand elle tweet, en ce jour du souvenir : « Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du #VeldHiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN ! » Ce n’est pas de la politique, c’est de la bêtise à l’état pur. Combien de temps les plus sérieux, comme Valérie Rabault, supporteront-ils de tels comportements.

Que dire des Khmers Verts qui, l’an dernier, refusaient l’aménagement de la forêt qui brûle aujourd’hui, empêchant les pompiers d’y pénétrer !

Si Albert Einstein ne s’est pas trompé, si “Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine », il est inutile de poursuivre ce florilège, la liste est infinie !


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